Isolants biosourcés : types, avantages, inconvénients et prix
Afin d’isoler votre domicile, divers matériaux peuvent être employés : parmi eux, certains sont plus respectueux de l’environnement. Ce sont les isolants biosourcés. Quelle est la définition d’un isolant biosourcés? Quelle est la raison d’en faire usage? Examinons tout ce qu’il est nécessaire de connaître avant de commencer!
Les isolants provenant de sources renouvelables, telles que la biomasse végétale ou animale, ainsi que d’autres matériaux écologiques et recyclés, sont appelés isolants biosourcés. L’utilisation de ces isolants doit favoriser la diminution des émissions de gaz à effet de serre, ce qui nécessite une production peu polluante.
Saviez-vous cela? Il est possible de vérifier toutes les caractéristiques des matériaux sur leur fiche de déclaration environnementale et sanitaire (FDES).
Le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), qui recense les matériaux biosourcés, reconnaît en effet un isolant biosourcé. Depuis 2012, un label « bâtiment biosourcé » est également établi dans le code de la construction et de l’habitation.
Quels sont les avantages des isolants biosourcés ?
Alors que le secteur de la construction se décarbone et que l’on encourage la rénovation énergétique, les isolants biosourcés présentent de nombreux avantages à exploiter. Quels types sont-ils et quels secteurs d’application? Résultats de ce dossier.
Les isolants biosourcés proviennent de la nature. Ils peuvent provenir de sources végétales telles que le chanvre, la paille, le liège, l’ouate de cellulose, le bois et le textile recyclé, ou animales comme la laine de mouton.
Néanmoins, il est important de faire attention aux idées reçues : les matériaux biosourcés ne sont pas nécessairement à 100 % naturels et sans conséquences sur l’environnement. Il arrive parfois qu’ils soient modifiés, qu’ils renferment des additifs chimiques en quantités variables ou qu’ils aient été transportés sur de grandes distances. Il est donc recommandé d’opter pour des matériaux biosourcés locaux et le moins transformés possible dans une démarche de construction durable, à condition qu’ils répondent aux critères pour lesquels ils sont utilisés.
Isolant biosourcé : un faible impact environnemental
Les isolants biosourcés ont un impact environnemental environ 4 fois inférieur à celui d’un isolant traditionnel, tel que la laine de verre ou la laine de roche.
Cet écart est principalement attribuable à la phase de production (extraction de la matière première, transport et fabrication), pendant laquelle les isolants classiques émettent la plupart de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), tandis que les isolants biosourcés n’en émettent presque pas. Parfois, ces derniers ont un bilan négatif pendant cette étape, ce qui s’explique par le fait qu’ils proviennent de matières organiques et qu’ils absorbent le CO2 pendant leur croissance (séquestration du carbone). En outre, leur processus de transformation avant utilisation est habituellement peu énergivore, ce qui diminue encore plus leur empreinte carbone.
Enfin, ils sont souvent issus de la valorisation d’un co-produit de l’agriculture ou de la sylviculture.
Confort d’été assuré par les matériaux biosourcés
Les isolants biosourcés, grâce à leurs caractéristiques physiques, telles que leur densité et leur capacité thermique massique élevées, permettent de préserver la chaleur et de la stocker.
On peut évaluer ces caractéristiques en prenant en compte le déphasage et la diminution de l’amplitude de l’onde de chaleur à travers une paroi. Les déphasages sont généralement de 6 à 10 heures, soit 2 à 3 fois plus longs que les isolants en fibres minérales et pétrosourcés, et les atténuations d’amplitude sont de plus de 80%, soit 4 fois plus grandes que les autres isolants disponibles sur le marché.
Déphasage thermique
Dans la pratique, pendant une période de chaleur intense, l’onde de chaleur sera ressentie à l’intérieur du bâtiment entre 6 et 10 heures après avoir été observée à l’extérieur. Il sera également possible de réduire la température ressentie, jusqu’à 80% par rapport à la température observée à l’extérieur.
Ces caractéristiques sont aussi extrêmement bénéfiques pendant l’hiver, car elles empêchent la chaleur à l’intérieur du bâtiment de se dissiper trop rapidement vers l’extérieur.
Ressource durable et locale
Les isolants biosourcés sont issus de ressources renouvelables disponibles en France (paille, chanvre, lin…). Ils encouragent ainsi la mise en place d’une économie circulaire au plus près des lieux de production et la création d’emplois locaux. De plus, ils offrent de nouvelles opportunités aux domaines agricoles et sylvicoles.
Il existe une grande quantité de matériaux biosourcés disponibles pour le domaine du bâtiment. Notons en particulier :
- La paille : 10% de la production annuelle de paille de blé serait assez pour isoler tous les nouveaux logements construits chaque année en France (source : Collect’IF Paille) ;
- Le chanvre : la France occupe la première place en Europe, avec une superficie annuelle dépassant les 20 000 hectares, ce qui en fait le quatrième producteur mondial (source : Interchanvre.org).
- Le textile recyclé : 700000 tonnes de déchets de textiles sont mises sur le marché chaque année, la production actuelle d’isolant est d’environ 3000 tonnes par an (source : étude Nomadéis).
Santé et bien-être
En plus de leur impact environnemental, les isolants biosourcés présentent également des avantages pour la santé et le bien-être des résidents. Les isolants biosourcés sont généralement naturels et non toxiques, à la différence des laines minérales et des isolants synthétiques qui peuvent libérer des composés chimiques toxiques dans l’air intérieur. Ainsi, ils contribuent à améliorer la qualité de l’air intérieur, favorisant ainsi un environnement de vie plus sain. Certains matériaux isolants biosourcés permettent aussi de maintenir une humidité régulière dans le logement, en maintenant un niveau confortable pour les résidents.
Masse ressort masse = confort acoustique
En utilisant le principe « masse-ressort-masse », l’isolant biosourcé joue généralement le rôle de ressort en raison de sa composition fibreuse dans les parois. Ses capacités d’absorption contribuent à améliorer l’isolation sonore du bâtiment, avec des résultats souvent supérieurs à ceux des isolants classiques.
Domaines d’application des isolants biosourcés
Les matériaux biosourcés comprennent une variété de produits tels que la chènevotte, la laine de chanvre, le béton de chanvre, les panneaux de paille, l’enduit terre/paille, les rouleaux de liège, les panneaux en ouate de cellulose, le coton en vrac, et bien d’autres encore.
Ils sont utilisés de différentes manières dans le domaine de l’architecture : isolation des murs à l’intérieur ou à l’extérieur, isolation des murs en bois, isolation des planchers de combles, isolation des rampants ou encore isolation des planchers bas.
Les isolants biosourcés présentent des inconvénients
En termes de définition, un matériau biosourcé désigne une substance provenant de plantes ou d’animaux. De ce fait, il peut être infecté par les moisissures ou les champignons. Afin d’éviter cela, les matériaux biosourcés sont alors soumis à une manipulation chimique.
Il est important d’être extrêmement vigilant lors de la pose car malgré le traitement, il est important qu’ils ne soient pas en contact avec un environnement trop humide. Certaines substances biosourcées nécessitent d’être emballées dans une enveloppe qui leur permet de se séparer des autres matériaux et ainsi de les préserver.
Quels sont les isolants biosourcés ?
Il y a de nombreux isolants biosourcés disponibles, dont :
- La laine de mouton
- La fibre de bois
- La laine de chanvre
- La laine de coton
- La ouate de cellulose, issue du papier recyclé
- La plume de canard
- Le liège
- La paille
- Le textile recyclé
La même efficacité qu’un isolant standard ?
Les isolants biosourcés présentent une efficacité similaire à celle des isolants traditionnels. Leur épaisseur dépend du matériau utilisé et est habituellement légèrement supérieure à celle des isolants classiques (compter en moyenne 15 cm de plus).
Il est important de souligner que les isolants biosourcés sont proposés sous diverses formes : rouleaux, panneaux, ouate à projeter ou souffler, en fonction de la zone de votre maison à isoler et de la méthode utilisée par l’artisan. Enfin, il est important de noter que ces matériaux isolants sont souvent associés à des matériaux non-biosourcés lors des travaux de construction ou de rénovation.
Isolants biosourcés : parlons prix
Fréquemment, c’est là que le problème se pose : les isolants biosourcés sont généralement 10 à 15% plus onéreux que les isolants classiques. Cela s’explique par le fait qu’ils ont souvent d’autres atouts : un confort acoustique amélioré, une durée de vie améliorée et un risque très faible d’effets toxiques des matériaux. De nombreux éléments contribuent à la croissance du marché des isolants biosourcés, qui représentent actuellement entre 8 et 10% du marché des isolants (pour les murs et la toiture).
Quel impact environnemental ?
L’isolation biosourcée produit moins de gaz à effet de serre et est issue de matières renouvelables, ce qui diminue l’impact écologique des travaux réalisés avec ce type d’isolation. En outre, il est souvent plus aisé de recycler ces matériaux par la suite.
Cependant, rappelons-le, l’impact sur l’environnement n’est pas non plus totalement négligeable : les isolants biosourcés sont toujours associés à d’autres isolants et sont également traités chimiquement avec des produits polluants afin de renforcer leur résistance aux parasites et incendies.
En règle générale, la rénovation énergétique d’un édifice, en particulier les travaux d’isolation thermique, demeurent une opportunité d’économiser des ressources financières et de profiter d’un confort au quotidien. En ce qui concerne l’emploi d’isolants biosourcés, cela apporte un petit avantage à la fois pour votre bien-être et pour la planète!